Ampus historique

Ampus


La commune d'Ampus se trouve dans le haut Var, au sud du camp militaire de Canjuers. Depuis Draguignan (la plus grande commune à proximité), il faut sortir de la ville par la D955 vers le nord et prendre la petite D49 qui monte en serpentant 10 km vers Ampus.

Qu'est-ce donc ?

L'étymologie du village d'Ampus porte à controverse. On a par exemple rapproché ce nom du latin amputare car, croyait-on, les romains avaient établi dans cette région un hôpital. Selon d'autres savants, ce serait à une époque similaire que l'on aurait nommé ce lieu emporium, nom dérivé du grec rappelant l'important marché qui se tenait ici à ce carrefour des voies de communication, notamment celle reliant la côte aux Alpes (via Riez). Ne devrait-on pas aussi rapprocher ce nom d'une racine pré indo-européenne PUR- désignant un tas de pierre (ou sommet empierré) ? car après tout ce lieu était peuplé bien avant l'arrivée des indo-européens.
En effet, les traces de lointaines civilisations témoignent d'un intérêt certain pour le terroir d'Ampus.

 

Le dolmen de Marenq, témoin du lointain passé d'Ampus

La préhistoire a laissé quelques timides débris dans les massifs alentours. Dans la plaine de Mourjaï (propriété privée) se cache un menhir. Sur la colline dominant le village au nord, parmi les chênes et les buis, se dresse un des plus beaux dolmens varois. On le nomme Dolmen de Marenq, ou de Ratton.
Pour y accéder, il faut sortir du village et passer sur le pont de Ratton qui enjambe la Nartuby d'Ampus.

On en profitera pour admirer la Roche-Aiguille à la sortie du village, ce haut mégalithe de tuf calcaire façonné par la Nature.

On remarquera aussi au niveau du pont, en amont, cette étrange ruine qui se confond avec la roche. On dirait quelque silo en partie effondré. Il s'agit en fait des restes de l'ancien pont dynamité par les maquisards le 13 juillet 1944. En aval du pont, près de la Nartuby et dans une propriété privée, dort une intéressante glacière, bien que rongée par la végétation. Elle a été construite au XIXè s. afin de conserver la glace.

On poursuit la route sur 200m, puis on la quitte pour une piste qui part à gauche. Un petit panneau en bois vous indique la direction à suivre pour le dolmen. La piste s'élève gentiment, et on l'abandonne après deux lacets pour se retrouver sur un beau sentier en sous-bois. On continue à suivre les panneaux et on finit par apercevoir le large relief du tumulus originel sur la gauche. Le dolmen est au centre. Il présente un air de famille évident avec le dolmen de la Gastée à Cabasse.

La protohistoire et l'Antiquité furent plus vivantes. On a retrouvé la localisation du principal oppidum ligure de la région, Antéa, sur le versant de la Sigue. Ce centre névralgique inquiétait les romains car il leur barrait la voie vers le nord, aussi ont-ils mis tout en oeuvre pour le raser. Par la suite, on vit fleurir des villae, exploitations à vocation agricole (Reynier, Ville-Haute...), tout le long de la voie romaine qui reliait la côte (Fréjus) aux Alpes (Riez). Au cours des siècles ces exploitations s'agrandirent pour former de véritables petits hameaux.

La chapelle N-D de Spéluques

Comme partout en Provence, le haut Moyen-Âge fut une période très troublée. L'histoire (ou la légende) veut que des brigands sarrasins aient un jour enlevé l'abbé de Cluny. Pour se venger, les habitants d'Ampus prirent les armes et, sous la bénédiction de la Sainte Vierge, massacrèrent tous les maures qu'ils rencontraient. Ces derniers furent inhumés par les survivants sous des briques tumulaires.
C'est à cette même époque (fin Xè s.) que fut érigée la chapelle Ste Marie de Ville Haute qui deviendra par la suite N-D du Plan.

De nos jours, nous l'appelons N-D de Spéluques. Peut-être ce vocable (du latin spelunca = grotte crypte) doit-il être rapproché des tombes sarrasines décrites plus haut ? Une petite communauté se développa autour de ce lieu de culte qui rapidement se transforma en petit monastère. Détruit au XIIè s., seule la chapelle fut reconstruite. Dégradée durant la révolution, elle fut réparée et agrandie d'un ermitage. A l'intérieur de l'édifice, on trouve un étonnant autel dont la table est supportée par cinq pieds : 2 d'entre eux sont lisses, deux autres torsadés et un cinquième de style corinthien.

On remarquera, 30m devant l'édifice, une croix en fer plantée dans une pierre cylindrique. Cette dernière n'est autre qu'une borne romaine (raccourcie). Ces bornes, qui mesuraient 2-3m de haut, jalonnaient les voies tous les mille pas (soit 1481m), c'est pourquoi on les appelle aussi bornes milliaires. Sur leur fût étaient mentionnés entre autres le nom de l'autorité (empereur, consul) qui était à l'initiative de la construction ou de la réfection de la voie, ainsi que la distance en milles romains entre la borne et la cité administrative la plus proche (ici c'était Fréjus et Riez). 



Au XIè s., on éleva la chapelle Saint Michel qui se trouve à la sortie du village sur la route de Châteaudouble.
Au XVè s. on construisit dans le village un moulin à farine, plus proche des habitants que l'ancien qui se trouvait au lieu-dit Moulin Vieux. Afin d'alimenter ce nouveau moulin, on creusa le long canal de Fontigon (la Font d'Hugon) d'une longueur de 7 km, qui permit par ailleurs d'irriguer les terres et d'alimenter le village et une grosse vingtaine de lavoirs.
Les localités de Lagnes et Reynier vinrent se rattacher à la commune d'Ampus.

Au début des guerres de religions, le village abrita une compagnie de huguenots dont les principaux desseins étaient d'attaquer la très catholique ville de Draguignan. Afin de se défendre, cette dernière dut raser le hameau de Reynier, pourtant catholique, mais qui aurait pu constituer un avant poste ennemi. Cela dit, Draguignan réussit à éliminer la menace protestante et - à la demande du duc d'Epernon, gouverneur de Provence - rasa le château d'Ampus, dont il ne reste qu'une porte en ogive, et investit celui de Lagnes (actuellement dans le plan de Canjuers).

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