On accède à la chapelle depuis la route qui relie Brue-Auriac à Saint Maximin. 200m après la sortie du village (ou avant l'entrée si l'on vient de Saint Maximin), une étroite piste, signalée par un calvaire, monte à travers les champs en direction de la chapelle que l'on devine parmi les chênes. Elle est accolée au cimetière communal et aux belles ruines de l'ancien prieuré.
Nous savons que le double nom de Brue-Auriac provient de l'existence jadis de deux communes distinctes, Brue et Auriac, rattachées en 1840. Brue semblerait venir du celte "brucus" signifiant bruyère. Quant à Auriac, il vient d'Aurius, gentilice d'une famille gallo-romaine qui détenait de grands domaines dans la région, notamment au nord du village.
L'édifice date du XIè s. et était dédié à l'époque à Saint Etienne. Il fut rapidement donné par le seigneur de Brue à la riche abbaye de Saint Victor de Marseille. A l'intérieur, on trouve un autel en marbre sous lequel gît la dépouille du Marquis Georges Roux, ainsi que deux pierres gravées datant du XIIè s. L'étroitesse de la nef accentue la hauteur du plafond qui évoque parfaitement l'élévation des âmes vers le ciel.
Le prieuré attenant, aujourd'hui en très mauvais état, était jadis orné de statues. L'ensemble est aujourd'hui classé au registre des Monuments Historiques.
De la chapelle, on aperçoit la petite agglomération de Brue-Auriac dont le plan des rues a été tracé au cordeau par un riche armateur marseillais, Georges Roux, au XVIIIè s. Après avoir racheté la commune, il voulut faire du village un important pôle agricole et artisanal. Son entreprise a eu un certain succès (on y travaillait la soie, la faïence, le drap). De plus, sa bravoure face à l'ennemi anglais lui valut d'être élevé au rang de marquis par Louis XVI. Lorsque la guerre de sept ans éclata, notre armateur perdit sa flotte et fut quasiment ruiné. A sa mort, il fut inhumé dans la chapelle N-D de Brue, puis le Vicomte de Barras fit raser son château.
Le village s'étale dans la plaine sous le regard bienveillant de son pigeonnier. Celui-ci est connu pour être le plus grand d'Europe. Il fut érigé par Georges Roux en 1750 et pouvait contenir jusqu'à 10 000 pigeons. On dit qu'il aurait permis au marquis d'éviter de vivre dans la misère à la suite de sa mésaventure dans les affaires.
Au-dessus du village, au déboucher des gorges de Font Taillade, se dressent les ruines du castrum de Brue (XIè s.), aujourd'hui envahies par les broussailles. Un squelette bien fragile.
Le chemin qui monte à la chapelle se poursuit vers le sud et traverse un petit bois avant de tomber sur d'immenses vignobles. Il s'agit du sentier GR 99. Au niveau des vignobles, il plonge sur la gauche dans un vallon, contourne d'autres vignes un peu plus loin, suit un ancien lit de l'Argens (à sec), puis débouche sur un grand carrefour de pistes. A cet endroit, il continue vers la droite en enjambant l'Argens via le pont gallo-romain de San Sumian. Petite arche suspendue dans le vide au-dessus d'un étroit canyon creusé par le fleuve qui vient alors se jeter dans un havre de verdure et de fraîcheur.
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