Le Lachens se dresse aux confins du département. Depuis Draguignan, il faut se rendre au village de La Bastide en passant par Comps. Il est possible d'accéder au sommet par deux sentiers (un circuit au départ de La Bastide décrit dans la partie Randos, et un autre au départ de Séranon), une piste ou une route asphaltée (depuis le col de Clavel).
Qu'est-ce donc ?
Le toit du Var. 1714 mètres au-dessus de la mer. Il se remarque de loin grâce à sa double bosse sommitale.
L'antécime (alt. 1685m) porte un pylône relais et une table d'orientation qui permet de mieux apprécier le panorama qui s'offre à nous par grand beau temps.
De là-haut, le regard embrasse de manière circulaire les départements du Var, des Alpes Maritimes et une partie des Alpes de Haute Provence. Le sommet lui-même est coiffé par une série de hautes antennes protégées au coeur d'une enceinte militaire.
Il est possible d'accéder au sommet depuis la commune de La Bastide :
. un circuit au départ de La Bastide est décrit dans la partie Randos
. une piste grimpe aussi depuis le village
. une route asphaltée depuis le col de Clavel permet de monter en voiture en période estivale (praticable toute l'année à vélo, attention à la neige et au verglas en hiver)
Des belvédères pour un panorama à 360°
Une fois là-haut, on peut rejoindre les deux belvédères aménagés au-dessus des antennes en empruntant la route qui s'élève en lacets et rejoint un espace informatif. De là, un escalier grimpe vers le belvédère nord, et sentier rocailleux conduit au belvédère sud.
La station de ski Var Neige
Dans le creux formé entre les deux sommets avait été construite une petite station de ski dans les années 1960. Un projet fou, utopique : Varneige, la seule station de ski du Var. Le concept n'a réellement fonctionné que quelques courtes années. Pas assez grand (un hôtel de 21 chambres), pas d'approvisionnement en eau, un accès trop difficile et des stations plus longuement enneigées pas très loin dans les Alpes Maritimes. Après deux décennies d'abandon et de délabrement, le bâtiment a finalement été rasé en septembre 2012.
Le castrum de Sainte-Magdeleine
Accroché au versant occidental de la montagne se dresse le rocher de Sainte-Magdeleine. Ce piton escarpé est coiffé par les ruines inaccessibles de ce qui fut jadis un castrum, érigé au XIè s. Le logis seigneurial (et la chapelle castrale) se trouvait au sommet. Le village proprement dit entourait la base du rocher. On voit encore des pans de murs fortifiés s'étirant au pied de celui-ci sur une pente raide qui tombe vers La Bastide. On se demande comment il était possible d'accéder au logis seigneurial sans pratiquer l'escalade. Une église se trouvait un peu plus loin à l'ouest. Voici donc tout ce qui reste du village primitif, assiégé au XIVè s. par les troupes de Raymond de Turenne. Les habitants sont alors descendus dans la plaine, puis plus tard on créé les premiers noyaux qui formèrent les communes de La Bastide et de La Roque d'Esclapon.
Le castrum d'Esclapon
Le castrum d'Esclapon est sis sur une très étroite crête rocheuse sous la montagne du Lachens. Détruit durant la guerre de succession de la Reine Jeanne (fin XIVè s.). Ses habitants préfèrent alors s'installer dans les plaines bien plus hospitalières que ce bout de rocher.
Les habitants d'Esclapon, de la Roque et de la Bastide connurent finalement le même sort : voyant leurs foyers détruits par la guerre, se relogeant comme ils le purent dans les plaines, puis se regroupant pour former les futures communes de la Bastide et de la Roque.
Aujourd'hui, l'accès est très difficile (voire dangereux) en raison de la dégradation des ruines et des caractéristiques du site (falaise, forêt dense, éboulis, murs instables).
Un peu de marche
Voici une randonnée intéressante, courte mais très raide dès le départ (800m de dénivelé en 5km), et qui par conséquent demande une certaine condition physique. Depuis La Bastide, on emprunte le tracé du GR49 qui grimpe à travers bois jusqu'au sommet, en passant par les ruines de Sainte Madeleine. Malheureusement, le balisage GR (blanc + rouge) est assez peu fréquent, de sorte qu'à certains endroits on peut se perdre. Heureusement que l'ancien balisage bleu, beaucoup plus présent, a été conservé.
La première partie de la montée, jusqu'aux ruines de Ste Magdeleine, est très raide. Les gens peu habitués aux grimpettes montagnardes sont priés d'y réfléchir à deux fois. N'oublions pas qu'il y a 800m de dénivelé entre le village et le sommet.
Option : un aller-retour permet de s'approcher du pied des ruines en empruntant un petit sentier à gauche. Mais il ne faut pas s'aventurer à escalader les rochers pour tenter d'entrer ou mieux apercevoir l'édifice car c'est franchement dangereux. On continue donc à droite en direction du sommet.
Passé les ruines, la pente est un peu moins raide. Une fois sur la piste, on part sur la gauche et au bout de 500m, on coupe à travers la forêt pour rejoindre la route un peu plus haut. On emprunte celle-ci sur 400m vers la droite pour la quitter au niveau d'un renfoncement sur la gauche. Une petite grimpette de 25m vous fait déboucher sur le tronçon de la route au-dessus. A ce niveau (balisages GR et bleu bien marqués), on traverse la route pour reprendre le sentier qui grimpe sur de l'herbe rase vers le sud. Rapidement, il bifurque légèrement vers l'est et entame une montée dans une zone privée d'arbres et jonchée de gros cailloux calcaires.
Au bout de 400m, on se retrouve sur la ligne de crête, la forêt sur la gauche et le vide sur la droite. Par moment les traces au sol disparaissent, et il faut alors se repérer avec les cairns. De toute façon, il faut aller tout à fait en haut, et en suivant le bord de la falaise on y arrive.
Enfin... dans un premier temps on atteint le sommet situé à 1685m d'altitude. Reste encore à redescendre dans le col pour grimper les 60 derniers mètres en face qui vous emmèneront au véritable sommet (1714m). Mais, prenons le temps de profiter de la table d'orientation que nous offre ce premier culmen.
Tout le Var s'étale devant nous. La Sainte Baume et les Auréliens au loin, le Margès et le Barbin au-dessus du Verdon, l'Estérel et Canjuers, les îles de Lérins se perdent dans la Méditerranée ; le Mourre de Chanier et Chiran annoncent les Alpes qui s'étirent derrière : Ecrins et Mercantour.
De temps à autre, vous verrez des planeurs ou des parapentes passer au-dessus de vos têtes : c'est ici le paradis des hommes-oiseaux. Ils se lancent dans le vide depuis le col et profitent, tels les rapaces que vous rencontrerez lors de la rando, des courants ascendants pour s'élever et virevolter pendant des heures.
Ne pas oublier de monter aux belvédères aménagés au-dessus des antennes, accessibles en suivant la route qui monte jusqu'au fond où des panneaux d'information parlent de la faune que l'on trouve sur cette montagne.
Pour revenir au village, il suffit de suivre la piste versant sud qui, après plusieurs lacets, devient route, traverse une carrière, pour ensuite redevenir piste à l'abri des arbres. Là aussi, le balisage est principalement bleu, avec un peu de jaune au début, et du GR à mi-pente.
Sinon, vous avez aussi cette petite balade avec bivouac immortalisée par les Trekkeurs Compulsifs :
www.youtube.com/watch?v=7D_a8wCaSpM
Danielle, le 29 mai 2021
La route est goudronnée jusqu'au sommet le site est magnifique.